Smart Airport : la confiance au cœur de la question digitale

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Face aux enjeux économiques, environnementaux et sanitaires du moment, les aéroports comptent plus que jamais sur les technologies digitales pour améliorer leur performance. L’aéroport dit « intelligent » (ou Smart Airport) s’articulera notamment autour de 3 grands pôles d’optimisation : l’expérience passager, la gestion des bâtiments, les flux industriels et logistiques. Mais pour que ce projet multidimensionnel aboutisse, il est nécessaire que les acteurs de l’écosystème aéroportuaire acceptent de mettre en commun leurs données. C’est tout l’enjeu du projet « Tiers de confiance » que nous vous proposons de découvrir.

Qu’est-ce que le projet « Tiers de confiance » pour le Smart Airport ?

Comme son nom l’indique, le concept de « Smart Airport » impose la création d’une infrastructure centrale de gestion de la donnée. Cette plateforme technique se doit d’être à la fois simple (dans son administration comme dans sa maintenance) et homogène, si elle veut avoir une chance de perdurer dans le temps. Elle doit surtout permettre une utilisation fluide de la donnée au sein de l’écosystème aéroportuaire. Cela amène à traiter un certain nombre d’enjeux de souveraineté, de sécurité et de valorisation de la donnée à chaque étape du processus (collecte, stockage, traitement, enrichissement, restitution, usage, etc.).

Ainsi est né le projet « tiers de confiance », notion issue du milieu bancaire entre autres. Par définition, un tiers de confiance est une entité habilitée à assurer la sécurité des flux de données, et notamment à garantir leur validité, leur exactitude, leur conformité, leur intégrité et leur disponibilité tout au long de leur cycle de vie. Dans le cas du Smart Airport, le projet « Tiers de confiance » peut être considéré comme la clé de voute de l’ensemble des cas d’usage digitaux. La plateforme aura pour objectif de centraliser les données captées sur le territoire de l’aéroport (données métiers, base des vols, IoT, vidéo surveillance, etc.), de les stocker de manière sécurisée, de les traiter et de les raffiner avec les algorithmes appropriés, de les valoriser et de les restituer à travers différents outils ou applications métier.

En délivrant de la data certifiée « propre à l’usage des acteurs de l’écosystème aéroportuaire », le projet « Tiers de confiance » permettra ainsi de :

  • développer de nouvelles applications sur la 4G / 5G pro à destination des professionnels de l’aéroport, afin de les aider à mieux gérer leurs opérations (FLIGHTVIZ mobile, TARMAC, STREAMWIDE, PRIVAMAP, etc.)
  • proposer des outils pour mieux maitriser les impacts des activités aéroportuaires sur l’environnement, et être en mesure d’appliquer les actions correctrices adéquates
  • alimenter les tableaux de bord métier (DATAVIZ, FLIGHTVIZ) en informations temps réel (alertes, données de vol, etc.)

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Échange de données : comment créer la confiance ?

Une des conditions essentielles du développement du Smart Airport est d’associer plus étroitement les équipes des prestataires et des assistants aéroportuaires à cette transformation digitale de l’écosystème métier. Mais si les parties prenantes ont bien conscience de la nécessité de partager certaines de leurs données au service de la performance collective, elles mesurent aussi les risques encourus par l’interconnexion de tous leurs systèmes d’information.

Et les freins ne sont pas négligeables ! Les entreprises qui choisissent d’ouvrir leurs données aux autres acteurs de l’écosystème peuvent craindre d’en perdre la maitrise, de les exposer à d’éventuelles menaces cyber ou de les voir enrichir les systèmes d’information des concurrents. Il est donc important de créer dès le départ les conditions nécessaires à une confiance réciproque entre les acteurs. D’où la nécessité de se doter d’une plateforme technique robuste, d’un cadre juridique rigoureux et d’une gouvernance irréprochable de la donnée.

Comment valoriser les données aéroportuaires ?

Le mouvement de l’open data, initié notamment par les institutions publiques pour favoriser la création de valeur autour de la donnée, est en train de montrer ses limites. Comme les autres, les GAFAM se sont emparés de ces quantités de données gratuites pour les exploiter librement, à leur seul profit. Pour les « producteurs de données », la maitrise de l’étape de la valorisation devient un enjeu stratégique et économique pour assurer le retour sur investissement de leur transformation digitale.

Le projet « Tiers de confiance » prévoit ainsi la création d’une place de marché, dont l’objectif sera de valoriser la donnée extraite et raffinée au sein de la plateforme aéroportuaire. Cette place de marché sera utile pour bien organiser l’échange de données avec un cadre juridique clair, mais aussi d’élargir auprès d’acteurs connexes au marché aéroportuaire. Ainsi les acteurs de l’assurance peuvent être intéressés par des données leur permettant de mieux calculer leurs primes de risques, ou des parcs de loisir par des données leur permettant de mieux prévoir la typologie des touristes en Ile de France.

Le cadre juridique du RGPD agit-il comme une contrainte ?

Depuis mai 2018, tout projet en lien avec la donnée doit se conformer au Règlement Général européen sur la Protection des Données personnelles (RGPD). La plateforme d’échange de la data aéroportuaire ne fait pas exception. Mais si le RGPD peut paraitre contraignant pour les entreprises, il pose sans cesse la question du cadre éthique de la finalité de l’exploitation des données individuelles. En effet, la notion de « confiance » ne peut être séparée de la notion de « responsabilité » et de « réputation ».

En agissant comme un contre-pouvoir, le RGPD invite les entreprises à réfléchir aux moyens qu’elles se donnent pour atteindre leurs ambitions. La moindre suspicion d’utilisation frauduleuse des données personnelles entrainerait immédiatement une crise de confiance qui ferait écrouler tout l’édifice.

 

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Le projet « Tiers de confiance » sera une étape importante de la construction collective du Smart Airport. Fédérer un écosystème hétérogène autour du partage de la data nécessite de sécuriser les parties prenantes quant aux conditions de collecte, de stockage, de traitement, d’enrichissement et de valorisation des données mises en commun. Les enjeux seront techniques, fonctionnels, économiques, réglementaires, et sans doute politiques, mais l’impact positif de la transformation digitale des aéroportuaires sur leur performance mérite de s’investir pleinement dans ce projet d’avenir.

 

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